L’ « Isatis tinctoria », communément appelé pastel est une plante de la famille des crucifères dont les feuilles ont des propriétés tinctoriales bien connues. Le bleu pastel est unique et c’est ce qui fait son succès. Il est permis de parler au présent car, si le pastel a connu son âge d’or pendant la Renaissance au « Pays de cocagne », il est à nouveau au goût du jour et à nouveau cultivé et exploité. Tout près d’ici, à Lectoure, une entreprise s’est spécialisée dans la production de teinture, peinture et produits dérivés et a ouvert plusieurs boutiques dans la ville.
Autrefois, il était de coutume de peindre au bleu de pastel les portes des granges, les charettes et les voûtes des églises. Cette couleur bleue avait le pouvoir d’éloigner les mouches et était très résistante ( elle pouvait supporter, disait-on, cent ans de soleil et de pluie). Cela s’avère exact puisque je possède quelques charettes à boeufs ayant conservé leur couleur bleue de l’époque.
La culture du pastel est assez semblable à celle du colza. Les semis se font en septembre dans une terre bien préparée et affinée. Le pastel est une très jolie fleur, haute et aérienne qui fleurit en avril. Les feuilles subissent alors une préparation et sont conditionnées sous forme de « cocagnes » (ce qui signifie « petits gâteaux » en occitan). Les graines aussi sont utilisées en cosmétique pour leurs propriétés adoucissantes.
Il existe un circuit du pastel pour les touristes, d’environ 200 km de Toulouse à Puilaurens avec des étapes dans des châteaux et des cités historiques dont le château de MAGRIN, dans le Tarn, où se trouve le musée du pastel.
Dans mon jardin, le pastel est vivace et se ressème à volonté. Lorsque les graines sont à maturité (elles sont alors toutes noires), je les sème aux quatre coins du jardin. J’aime le port aérien de ses fleurs qui s’associent fort bien à mes rosiers jaunes comme « Graham Thomas » ou aux feuillages des cardons et des artichauds.