~~L’heure chaude de la journée lorsque le soleil est au zénith est le meilleur moment pour rencontrer le peuple ailé du jardin. En ce début d’automne les fleurs des asters sont épanouies et de nombreux visiteurs viennent faire leur récolte de pollen. Pas du tout perturbés par l’ombre du jardinier qui vient les observer, les nombreuses abeilles sauvages, les gros bourdons gourmands alourdis par leur ravitaillement passent de fleur en fleur de manière très méthodique. Je me demande parfois comment ils se souviennent des fleurs déjà visitées tant il y en a. Chaque branche d’aster peut être constellée d’une centaine de fleurs. Des milliers d’anthères offrent donc leur pollen aux butineurs du jardin. Et les candidats ne manquent pas. Après des années de politique anti-pesticides la biodiversité est belle et bien présente dans le jardin, ce qui est encourageant. Il suffit de longer l’allée des vendangeuses * pour l’entendre bourdonner et de pointer son objectif à hauteur des pétales pour la voir de plus près. L’émission « La tête au carré » sur France Inter abordait hier le sujet des abeilles à propos du livre d’Eric Tourneret « Les routes du miel », soulignant que 13% des abeilles sauvages et 25% des bourdons étaient menacés. Il faut vraiment se mobiliser et chaque petit geste compte. La première attitude à avoir pour favoriser la biodiversité au jardin est de tolérer les plantes sauvages et d’arrêter de vaporiser des produits destructeurs. Pour bien accueillir nos hôtes il nous faut leur fournir refuge et nourriture. Un tas de bois oublié, des orties tolérées, un sol humifère et des zones boisées, une prairie naturelle et des haies d’arbustes sauvages. Ce sont les bons ingrédients pour attirer des pollinisateurs au jardin.
*vendangeuses : nom vernaculaire donné aux asters qui fleurissent au moment des vendanges.