La photographie est un moyen pratique de capturer dans le jardin ce que nos yeux ne peuvent voir. Au cœur de cette fleur d’Hibiscus trionum on peut distinguer des masses de grains de pollen jaunes. Ceux-ci viennent d’être libérés par les anthères, de petits sacs situés au bout des étamines qui se déchirent et déversent leur contenu de pollen dans la fleur. Petites billes, utricules contenant la semence mâle, ils devront être transportés par les insectes sur le pistil (organe femelle) d’une autre fleur qui sera ainsi fécondée. Le pistil se compose de l’ovaire, qui contient les ovules, et du style, un long tube reliant l’ovaire au stigmate qui en est la porte d’entrée. On peut voir clairement sur la photo, en mauve, le stigmate à 5 divisions de cette fleur d’hibiscus. Les grains de pollen qui s’y colleront auront le double rôle de féconder les fleurs et de nourrir les insectes qui les y auront transportés. Vus au microscope, les grains de pollen ne sont pas lisses mais recouverts « d’ornements » en forme d’épines ou de crochets, les faisant ressembler davantage à un virus qu’à un œuf ! La couche externe du grain de pollen, l’exine, couverte de ces « ornements » lui permet de s’accrocher aux poils des pattes des insectes, un peu comme les tignons s’accrochent à nos vêtements. La nature fait bien les choses. Les insectes gourmands se couvrent de pollen et grâce à eux la plante peut se reproduire. Comme cette petite araignée qui concurrence les abeilles. En effet, les araignées ne se nourrissent pas exclusivement des insectes pris dans leurs toiles mais aussi de pollen, riche en protéines.