Elle s’est posée comme un hélicoptère juste devant moi sur une feuille de Spirée, lentement, sûrement, élégamment. Elle n’est pas farouche et me fixe de ses gros yeux globuleux et vitreux comme des cabines de pilotage. Un inventeur y a puisé son inspiration, assurément. Le Caloptéryx éclatant que l’on se plait à appeler « Demoiselle » tant elle est gracieuse, est une petite libellule qui affectionne le bord des eaux à faible courant. Mon petit ruisseau et la mare du jardin lui offrent un cadre propice à sa reproduction. C’est une espèce menacée, comme tant d’autres malheureusement, qui se nourrit d’autres insectes et contribue à l’équilibre qui règne dans cet espace protégé. Elle est sur la liste des insectes que l’on aime avec la coccinelle, la sauterelle, le papillon, auxquels on tend son doigt sans peur qu’un dard ne le pique. La couleur de son corps élancé varie du bleu au vert métallique. Comme souvent dans le règne animal, le mâle est plus voyant que la femelle et se repère par une coloration plus marquée et plus large de ses ailes. La femelle a les ailes claires et translucides. Avec un peu de chance il peut nous arriver d’assister à l’accouplement qui dure quelques minutes, au repos. La femelle transperce le tissu conjonctif des plantes aquatiques avec son « oviscapte » et y dépose ses œufs, parfois sous la surface de l’eau. Les larves mettront 2 ans à se développer mais l’insecte adulte ne vivra pas plus de 2 semaines avec le risque d’être gobé avant la fin de sa vie bien éphémère !