Dans un jardin naturel et vivant, la plantation de haies champêtres est primordiale. Les haies délimitent l’espace du jardin, le protègent des intempéries et jouent un rôle fondamental dans l’équilibre biologique du jardin.
C’est essentiellement là que vont se réfugier et se reproduire les espèces animales, à l’abri des agressions. C’est là que les oiseaux vont faire leurs nids, que les rongeurs, hérissons, écureuils et autres petits mammifères trouvent refuge lorsqu’il y a trop d’activité au jardin. Elle fournit un peu de fraîcheur l’été et apporte la nourriture nécessaire à toutes les espèces qui l’habitent.
D’où l’importance de choisir les arbres et arbustes de façon judicieuse.
A mon avis, trois critères sont importants : l’esthétique et l’aspect naturel ( haie de thuyas à bannir !), l’efficacité ( protéger et nourrir les animaux), l’adaptation au terrain ( garantie de résistance et d’entretien minimum).
En fait, la première des choses à faire est d’observer quels arbustes se développent naturellement autour du jardin. Nul besoin d’aller se ruiner à la jardinerie locale. Les alentours (bois et fourrés) peuvent vous fournir ce dont vous avez besoin. Repérer à la belle saison les différentes espèces interessantes pour leurs baies et leurs fleurs et les marquer d’un petit ruban pour les retrouver l’hiver suivant. Vous aurez ainsi la garantie que toutes ces variétés sont adaptées à votre sol .
Il n’est pas non plus indispensable de planter toute la haie tout de suite. En ce qui me concerne, j’ai constitué la haie petit bout par petit bout, hiver après hiver et ce n’est pas fini !
Chaque année, les zones non cultivées et paillées du jardin me procurent tout ce dont j’ai besoin car les arbres du jardin y sèment leurs graines. J’utilise aussi les rejets de porte-greffes (mirobolan) , les marcottes et les éclats de touffes arbustives du jardin.
Une chose importante : ne pas oublier de respecter les distances légales. Je plante donc les variétés basses à 0,50m ( hauteur maxi. de 2 m) et les plus hautes à 2 m de la limite de propriété.
Il est bon d’autre part d’intercaler de temps en temps des arbustes à feuillage persistant pour étoffer la haie, rendre sa protection plus efficace et l’égayer en hiver ( tous les types de lauriers sont interessants pour cela).
Voici les variétés que j’ai utilisées dans mes haies : aubépine, sureau, prunellier, églantier, chevrefeuille, cornouiller, cognassier, laurier tin, laurier sauce, lilas, mirobolan, pêchers de vigne, noisetier, noyer, arbousier, érable champêtre, sorbier, buddléia, cornouiller, saule, guignier, fusain, pommiers sauvages, viorne, figuier, chêne, forsythia, ceanothe, lavatère, weigela, arbre aux faisans, cotinus, kerria japonica, lonicera nitida, spirée, charme, ligustrum, viburnum , arbre de Judée, eleagnus.
Voici maintenant, pour le plaisir, le même sujet traité dans un de mes livres qui date de 1760 :