La conférence donnée hier, dimanche 31 mai 2009, par François JOYAUX, président de l’association « Rosa Gallica », à l’initiative de l’association botanique « La Salicaire » basée à St Nicolas de la Grave en Tarn et Garonne, fut des plus passionnantes.
Pour qui, comme moi, s’y perd un peu dans l’histoire et la classification des roses, cet exposé était le bienvenu. Je partage ici avec vous quelques unes de mes notes dont j’ai fait la synthèse et de mes reflexions avant qu’elles ne soient oubliées.
Les roses botaniques n’ont pas plus de 5 pétales . Ces roses botaniques qui sont à l’origine de nombreuses tribus ( c’est le terme approprié pour nommer les différents groupes de roses), ont diverses provenances. Elles peuvent être d’origine européenne, asiatique ou autre.
Aucune rose européenne d’origine n’est rouge. Seules les roses originaires d’Asie ont cette couleur. Donc, si vous avez une rose rouge, elle a forcément une asiatique dans sa généalogie.
Les roses de Chine ont été ramenées par les anglais dans la 2ème moitié du XVIIIème siècle. Certaines ont transité par l’Inde. Leur nom, Rosa chinensis, Rosa Bengalensis, Rosa Indica, indique leur origine.
Parmi les roses botaniques venant de Chine, François JOYAUX cite 'Old Blush'. Quand à Park’s Yellow Tea-scented China (peinte par Redouté) , elle serait à l’origine de toutes les roses thé (nomination qui semble d’origine plutôt floue et n’ayant manifestement rien à voir avec le thé ... mais peut-être les roses voyageaient-elles avec les cargaisons de thé ?).
Rosa Chinensis Semperflorens est une rose chinoise très remontante (du latin « semper » qui veut dire « toujours ») que l’on retrouve dans l’arbre généalogique de la plupart des roses remontantes.
La rose européenne, Rosa Gallica, aurait pour principale région d’origine les Alpes.
Les roses dites « galliques » ne remontent pas et ne grimpent pas.
La Rosa Gallica est par contre très parfumée et fleurit tardivement, en juin.
C’est à partir de 1860 que les premières hybridations manuelles ont eu lieu.
- A noter que l’on entend souvent les termes de « roses anciennes » ou « roses modernes » pour qualifier les roses. En fait, on entend par « rose ancienne » une rose antérieure à 1867, née d’une rose botanique et peu hybridée. Une rose moderne est au contraire le résultat de multiples croisements. C’est en effet la date de 1867 qui marque un véritable tournant dans l’histoire des roses puisque c’est après cette date que des hybridations manuelles ont eu lieu. Contrairement aux roses anciennes qui sont le résultat d’une hybridation naturelle, les roses modernes ont une généalogie connue-
C’est donc à partir de cette époque que les premières expérimentations de croisements ont lieu. On cherche à hybrider des européennes avec des chinoises pour tenter par exemple d’obtenir des roses remontantes. C’est ainsi que des roses de Portland ont été hybridées avec des roses de Chine. Mais il y a un hic :
si l’on hybride une rose remontante avec une rose non remontante, cela donne une rose non remontante. L’autre hic est que ...
il faut être un peu patient et il faut perséverer car, à partir de la 3ème génération, elle devient remontante.
Il a fallu du temps pour le découvrir, on l’imagine.
L’histoire des roses, c’est aussi l’histoire de passionnés qui ont souvent consacré leur vie à cette fleur exceptionnelle. Tel un certain Clément Nabonnand (1864 – 1949) qui fut un chercheur passionné et créa plusieurs centaines de nouvelles variétés de roses dont ‘Général Schablikine’. Il passa sa vie à obtenir de nouvelles couleurs.
[ A noter que l’histoire des roses suit aussi celle de la mode et des arts. Comme les peintres, les rosiéristes ont cherché de nouvelles tendances. La tendance de la fin du XIXème siècle était à la couleur.]
(à
suivre)
Photo ci-dessus : Rosa 'Mutabilis' (rose non botanique, issue de Chine)
Conseil : ne jamais trop tailler les roses de Chine car les fleurs arrivent sur les petits rameaux et non sur les tiges principales.
Photo ci-dessus : Roses 'American Pillar' et 'New Dawn'
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