Nul doute que le scénario du dernier film de James Cameron, Avatar est simpliste. Le film a quand même des qualités : il est grand public et très impressionnant. Chacun y trouvera son bonheur à sa manière. En ce qui me concerne, j’ai été bluffée par les décors somptueux et la beauté de ce monde imaginaire qui se nomme Pandora. Les symboles mythologiques et les allusions culturelles rendent le film un peu moins mièvre. Quant au message écologique, il est sympathique et ne peut qu’obtenir notre adhésion. Nos incursions en 3D dans la forêt tropicale de Pandora ne sont pas sans rappeler, par le danger qu’elles représentent, celles de Jurassic Park ou de King Kong mais là, les éléments naturels ne sont pas juste un fond de décor hostile. La beauté des végétaux imaginaires sont d’une esthétique recherchée et souvent fondée sur la réalité. Le parcours fut si enchanteur que, sitôt rentrée, j’ai mené mon enquête et ai découvert qu’un professeur de botanique de l’université de Californie, Jodie Holt, avait participé au film. La suite fut plus décevante lorsque, lisant plusieurs de ses interviews, j’ai découvert qu’elle n’avait pas participé à la création des végétaux. Par contre, ceux-ci devaient être bleus et elle a donné un avis négatif sur ce point, heureusement !. Son rôle a surtout consisté à rendre plausible le laboratoire de travail de Sigourney Weaver, la biologiste du film et à imaginer un système de communication entre les plantes qui puisse être crédible, sujet d’étude de ladite biologiste. Le moyen par lequel les plantes perçoivent un signal et y répondent est encore pour nous, explique t-elle, un terrain de recherches. Il était donc possible de jouer là-dessus. Parmi les impératifs, la vie sur Pandora devait être cohérente avec les lois de la physique et de la biologie . Des erreurs avaient déjà été commises, comme de placer des plantes ressemblant à des succulentes dans une forêt d’aspect tropical alors qu’elles poussent habituellement dans des lieux très secs. Il est amusant de lire comment une scientifique a pu intervenir pour crédibiliser des histoires impossibles. Ainsi s’est-elle amusée à décrire les caractéristiques de chaque plante et même à leur donner des noms latins. Pour les plantes inspirées de plantes réelles, leurs noms sont évocateurs des plantes de référence ( par exemple, Pseudocycas altissima), pour les autres ils évoquent leur apparence ( ex : Obesus rotundus pour nommer un arbre qui ressemblerait à une vesse-de-loup géante plus connue sous le nom de « puffball » en anglais).
Sources d’informations : interview de Jodie Holt pour le Los
Angeles Times, 2 janvier 2010, « Inventing the plants of Avatar’ par Lori Kozlowski et interview pour Newscientist « The extraterrestrial botanist » du 17 décembre 2009 par Sanjida
O’Connell.
NB: la photo qui illustre cet article n'est pas une photo du film mais ces fougères tropicales auraient très
bien pu faire partie du décor.
Ces lectures m’ont bien amusée, je dois dire, au point que j’ai décidé de faire bientôt travailler mes élèves sur ce film (je suis professeur d’anglais). Si vous voulez réviser votre anglais vous aussi, je vous invite à faire un tour sur mon autre blog, dédié à mes élèves :
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