Photos ci-contre et ci-dessous: Argus bleu posé sur une fleur de Lotier corniculé dans la prairie naturelle du jardin.
En cette
journée mondiale de l’environnement, j’ai choisi de parler du jardin et de son environnement simplement en temps qu’observatrice.
Quelque soit le type de jardin, jardin de campagne, jardin de ville, jardin potager ou jardin d’agrément, le
jardin est une bulle, un lieu de quiétude et un refuge dans un environnement industriel, urbain ou d’agriculture intensive.
Plus notre environnement est hostile et plus notre besoin de jardin s’exprime, d’où l’engouement actuel pour le jardinage. Si
l’on additionne la totalité des surfaces des jardins, petits et grands, on se rendra compte que le résultat n’est pas dérisoire (j’ai entendu ce chiffre un jour à la radio mais ne l’ai pas noté.
J’ai juste le souvenir d’avoir été agréablement surprise). On ne peut donc que souhaiter que le jardinage devienne de plus en plus à la mode et que les jardins
fleurissent, à condition qu’ils soient cultivés dans le respect de l’environnement. Et c’est là qu’est le problème.
L’espace qui entoure le jardin, c’est là que je veux en venir, est déterminant pour le jardin en question. Je visitais hier le petit jardin d’une connaissance, situé dans un lotissement très abrité, entouré d’autres maisons et d’autres jardinets. J’ai noté que les préoccupations de la jardinière y étaient bien loin des miennes et que tous les jardins ne se ressemblent pas. Pas de graminées, pas de merles dans les cerisiers, pas de limaces, pas de taupes, pas d’abeilles, de bourdons, de cétoines ni de papillons !
J’ai découvert un jardin « stérile ». Les légumes et les fleurs y sont magnifiques car ils y sont sous perfusion. Est-ce là ce qu’il y a de mieux et, de toute façon, cette jardinière a t-elle le choix ?
L’équation de mon jardin, beaucoup plus grand et entouré de champs de céréales traitées
( dépourvues d’OGM, j’espère !) est sensiblement différente tout en ayant des points communs. Je dois gérer le problème du déséquilibre entre un environnement traité et stérile en insectes et un jardin qui se veut naturel. Ce n’est pas une mince affaire. Après 12 ans d’entêtement, un semblant d’équilibre semble être réalisé à l’intérieur du jardin, grâce essentiellement au fait qu’il est assez grand et à la présence d’une prairie naturelle et de haies champêtres tout autour, qui servent de « tampon » entre le jardin et les champs alentours. Je ne veux pas être pessimiste mais je crois sincèrement que si le jardin avait été plus petit, cela aurait été impossible.
En passant sous mon tilleul ce matin, le bourdonnement incessant des abeilles m’a rassurée. La présence d’un petit lièvre dans la rangée de fèves m’a faite sourire et le bébé crapaud qui s’est sauvé de dessous la fraise que je ramassais m’a réconfortée. C’est certainement une goutte d’eau. Créer un jardin ne suffira pas à sauver la planète mais, comme on dit, « les petits cours d’eau font les grandes rivières ». J’entends de plus en plus parler de la nécessité de créer des espaces verts et de protéger l’environnement, cette journée en est un symbole. C’est encourageant.